La directive européenne sur le reporting de durabilité (CSRD) vient à peine d’être transposée en France, et elle suscite déjà une levée de boucliers et les critiques de la part d’entreprises, moyennes et grandes, qui interrogent la faisabilité et le coût administratif d’une telle réforme.
Il est vrai que la complexité apparente des exigences réglementaires (notamment sur le volet environnemental) et le nombre important des points de données (majoritairement narratifs) peuvent inquiéter des entreprises qui doivent déjà faire face à l’instabilité de l’économie.
Pourtant, il semble essentiel que les entreprises ne ratent pas l’occasion de se poser la question du « pourquoi, la CSRD ? », avant d’imaginer la mise en œuvre de plans de conformité et d’outils qui permettent de cocher les cases réglementaires.
En effet, la question de la performance extra-financière a ouvert de nouveaux champs de réflexion stratégique (notamment ceux de l’impact et de la résilience des modèles d’affaires), et la CSRD permet aux entreprises, moyennes et grandes, de structurer ces réflexions, de disposer de lignes directrices pour leur transformation et de s'assurer de l'acceptabilité-pérennité de leur activité.
Les entreprises, qui ne se posent pas les questions stratégiques de leur impact et de leur résilience, risquent sérieusement d’être évincées de leur marché pour des raisons extra-financières.
Pour les adeptes de la théorie des jeux, le « dilemme du prisonnier » expliquerait l’attentisme des entreprises qui ont intérêt à adopter une politique de « passager clandestin » (celle du green et/ou du social washing en l’occurrence) plutôt que de prendre leur part de responsabilités sociale et environnementale.
En standardisant la façon de rendre compte de ses impacts (les ESRS), la CSRD va permettre non seulement de démasquer les passagers clandestins, mais surtout de mettre en valeur (sur les marchés des capitaux, du travail, des biens et des services) les entreprises qui ont mis en œuvre une véritable stratégie d’impact et de résilience.
Commencer par se demander « pourquoi la CSRD chez vous ? » peut conduire à des changements de perspective, à une meilleure compréhension de votre écosystème et à des opportunités de transformation de votre raison d’être et de votre modèle d’affaires.
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