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Avec la matérialité d’impact, la directive européenne sur le reporting de durabilité (CSRD) va introduire un véritable changement de paradigme dans la façon dont les entreprises rendent compte de leur activité. En effet, les entreprises vont devoir évaluer les effets de leur activité sur leur écosystème et expliquer, le cas échéant, comment elles comptent réduire ou améliorer leurs impacts sur la société et la planète. La matérialité d’impact est souvent opposée à la matérialité financière, et pourtant, elle devrait mobiliser fortement les CFO dans les années à venir.
En effet, la matérialité d’impacts promue par la CSRD pourrait constituer le fondement d’une matérialité financière future, en ce sens qu’elle permettra d’objectiver le fait que certaines entreprises sortent des bornes sociales et/ou environnementales acceptables (modèle du « Donut »), de monétariser le coût de leurs impacts (la tonne de C02 est valorisée à 100 euros sur le marché européen du carbone par exemple) et de les taxer de façon ciblée à hauteur de leurs impacts négatifs, pour financer la prévention et la réparation des dégâts.
Il est peu probable que toutes les entreprises intègrent dès aujourd’hui ce risque fiscal et financier dans leurs choix d’investissement et de financement, mais elles devront le faire plus vite que prévu si les limites planétaires continuent d’être dépassées les unes après les autres (celle relative à la qualité de l’eau douce ayant été dépassée cette année).
Dès lors, la matérialité d’impact doit aussi être appréhendée par les entreprises comme une épée de Damoclès qui tombera de façon différenciée sur la tête des entreprises qui n’inscriraient pas leur action dans des limites soutenables.
Les entreprises vertueuses auront davantage de valeur demain, car elles pourront justifier de ne pas être taxées par les États, et pour les plus vertueuses, elles pourront revendre des crédits d’impact à leurs concurrentes.
Ainsi, la matérialité d’impact répond implicitement à l’incapacité des entreprises à anticiper le risque de devoir un jour rembourser une dette sociale et environnementale qui serait devenue insoutenable, une « rationalité limitée » qui s’explique simplement par le fait qu’une entreprise soumise à la simple matérialité ne peut pas monétariser et actualiser des impacts qu’elle n’évalue pas.
Au-delà des effets réputationnels, certaines entreprises pionnières (Kering, Veolia, L’Oréal …) ont anticipé et pris en compte (implicitement) le risque fiscal qui découlerait de leur inaction, en calculant et en pilotant de façon transparente le coût de leur empreinte sociétale et environnementale.
Les outils utilisés ne sont pas encore suffisamment intégrés à leur système de management, mais ces entreprises sont en mesure de donner du sens à leurs décisions d’investissement socialement responsable (ISR) et de récolter les fruits (bio !) de leurs progrès en matière de performance ESG.
Espérons que la santé de ces entreprises leur permettra de financer les actions les plus volontaristes de leur feuille de route RSE, … et d’être accompagnés par des accélérateurs de transformation durable 😉
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